22 juin 2015

Test n°20 - Yu-Gi-Oh!: Dungeondice Monsters


Un peu comme pour Star Wars: Jedi Power Battles, c'est dans ma folle jeunesse que j'avais remarqué pour la première fois Yu-Gi-Oh!: Dungeondice Monsters. Je ne l'avais pas acheté parce que... Ben parce que c'était quand même 40€ le jeu à l'époque, et qu'un autre avait du me taper dans l'oeil je suppose. Ou même que je jouais moins. Mais bref, on est pas là pour me psychanalyser si?
Au moment de la sortie de ce jeu, on est en plein dans la hype Yu-Gi-Oh!. Les duels/échanges de cartes vont bon train, l'animé fonctionne bien, etc... Les commerciaux tentent alors en se raccrochant à quelques épisodes de la saison 1 de faire passer quelques produits dérivés basés sur le jeu du duel de dés de monstres, ce qui donnera lieu à un opus GBA, mais également à un jeu de plateau.

Fiche technique:
Genre : Stratégie
Éditeur : Konami
Développeur : Konami
Année de sortie originale/GBA : 2003
Support : Game Boy Advance


Remise en contexte: le monde de Yu-Gi-Oh! et l'épisode Dungeondice




Pour faire rapidement: Yu-Gi est un élève comme les autres, jusqu'à ce qu'il se mette à jouer aux cartes avec une amulette qui contient l'esprit d'un Pharaon d'autrefois. A partir de là, l'intrigue se base sur l'ascension de Yu-Gi dans le milieu du jeu de carte professionnel (transposé à Magic The Gathering, c'est rigolo) et sur une intrigue en arrière plan des "objets du millenium" dont fait parti l'amulette de Yu-Gi. Bien sûr, tout cela va permettre à la fin de sauvegarder le monde grâce à un paquet de 40 cartes et beaucoup de niaiseries... Mais faut croire que ça nous faisait rêver pré-adolescents!

Triumvirat de personnages: "J'ai l'air méchant mais je vais devenir gentil!"
"J'ai pris toute la place sur l'affiche, c'est moi le héros" "Je suis en retrait,
mais je suis là aussi, je veux pas devenir un second couteau comme Théa!"


Yu-Gi-Oh!, c'est une partie (courte) de ma pré-adolescence, j'en garde quelques souvenirs, mais guère plus. Du coup, je me suis refait une petite session tranquille pour revoir le premier animé. Ah y avait quand même du mal de fait. C'est du shonen super gnangnan, ça a du mal à mettre en place un univers rationnel, la "stratégie" du jeu de carte se cantonne à sortir sa carte avec la plus haute valeur d'attaque pour poutrer l'adversaire,... De mémoire, tant que de toute façon ne sont pas appliquées les règles de Battle City (qui apportent un peu de stratégie au jeu), on tourne vite à celui qui a la plus grosse (carte)/le bon tirage de cartes gagne. Je vous conseille (encore) cette vidéo à partir de 13:29 pour avoir un avis totalement objectif et impartial sur le premier animé de la série.

C'est quand même la classe...: ... Vu sous le bon angle! En vrai, le dessin
est bien moins sombre et plus manga "pour adolescent".

Après ce number 1, je suis passé direct à la fin de la saison où est joué le jeu de plateau dont est tiré ce spin-off de Yu-Gi-Oh!. Je ne reviendrai pas sur l'invraisemblabilité et la bêtise générale de l'histoire qui tourne encore autour de "j'ai de la chance -> je gagne" et "tiens en fait cette créature a ce pouvoir là parce que les scénaristes en avaient besoin". Le jeu semble être quand même pas mal lié à la stratégie du choix des dés et... à la chance autour de ceux-ci. C'est quand même bien dommage quand on s'imagine toute le potentiel d'un tel jeu. De manière générale, faut avouer que c'est franchement classe, plutôt beau malgré l'âge de l'animé, et ça donne envie de jeter un oeil au jeu.

Yu-Gi!: "Acceptes tu de jouer contre moi à un jeu que tu ne connais pas, que 
je viens de créer et si tu perds, tu perds tout ce que tu possèdes?" "Bien sûr!"
Aaaah un scénario de Yu-Gi-Oh, ça vaut toujours le détour!


En quoi consiste le jeu?


Le concept du jeu est assez simple. Chacun dispose de dés qui vont lui permettre d'invoquer et animer des monstres sur un plateau de jeu à cases. Le but est de retirer les 3 PV du Dungeon Master adverse (comparable au "roi" du jeu des échecs). On déploie donc peu à peu ses monstres qui créent des zones autour d'eux sur lesquelles ils peuvent se déplacer, afin de réduire en bouillie les troupes adverses ou directement attaquer les PV du Dungeon Master.

Domination: Dans la partie du dessus, le joueur rouge a réussi à atteindre
le Dungeon Master du joueur bleu tout en coupant les routes vers son
propre DM, il est donc en position de force.

Bon, ça c'était la partie facile, celle que vous auriez pu deviner de vous-même si vous aviez eu le jeu entre les mains comme moi. Pour tout ce qui concerne l'utilisation des dés et les stratégies à mettre en place par contre bah... Le jeu ne dispose pas de tutoriel. Il y en avait peut-être un dans le livret, mais en 2015, les jeux tu les trouves en loose, sinon tu les payes 235€ dans leur boîte d'origine. Du coup, après quelques recherches sur Internet, j'me suis dégoté un petit didacticiel qui m'a permis de comprendre les règles de base du jeu:
-> Pour invoquer un monstre, il faut 2 fois la même icône d'invocation de même niveau. Pour maximiser les chances d'avoir 2 fois la même icône, il vaut mieux "pré-sélectionner" des dés contenant des monstres de même niveau.
-> Pour bouger/faire taper/autre action un monstre, il faut avoir dans sa réserve de dés des dés avec le symbole approprié. Pour maximiser les chances d'avoir la bonne icône, on "pré-sélectionne" des dés de monstres qui favorisent les chances d'obtenir cette icône.

Simple quand même!: Je souhaite obtenir 1 dé pour avancer et 1 dé de défense. Pour cela,
je sélectionne deux monstres qui augmentent les chances d'obtenir ce résultat. L'IA
rajoute automatiquement le 3ème dé.

Donc, si on résume: le but est d'invoquer un minimum de monstres le plus vite possible afin d'atteindre le Dungeon Master ennemi et/ou bloquer la route de l'adversaire vers son propre DM. Ensuite, dans une seconde phase, mettre en branle tous ses monstres pour aller défoncer soi les PV adverses, soi les monstres ennemis. De la stratégie, de l'action, de la réflexion, que demander de plus?

Verrouillage: Ici, le joueur a décidé de créer un mur de monstres autour de son
DM afin d'empêcher son adversaire de se faire une autoroute vers celui-ci.


Et pourtant Yu-Gi-Oh DDM restera un mauvais jeu de la franchise...


Effectivement, Yu-Gi-Oh!: Dungeondice Monsters montre bien trop de défauts pour trouver grâce à mes yeux, alors que comme je le disais en introduction, je partais plutôt confiant. Commençons par le jeu en lui-même: chaque partie est interminable. En effet, on commence par invoquer ses monstres, plus ou moins rapidement, puis, comme l'IA n'est pas idiote, on se rejoint au milieu de l'échiquier, et là, pendant des tours entiers, on ne va plus que jeter les dés pour obtenir des icônes de déplacement et de combat afin de pouvoir animer nos monstres. Et bien je peux vous assurer que c'est TRÈS long. Et encore, le pire est à venir: on ne peut pas sauvegarder lors d'une partie, il faut attendre que l'un des deux joueurs ait perdu pour que le jeu sauvegarde automatiquement le résultat.

C'est loooooooong: Vous tirez entre 0 et 3 dés utiles par tour. Vous avez 5 ou 6
monstres sur le terrain et celui-ci est vraiment vaste.Vous n'imaginez pas à quel
point les parties peuvent s'éterniser dans ce jeu...

Ensuite, du moins sans livret, le jeu est terriblement compliqué à prendre en main. Activer les capacités spéciales des monstres, comprendre exactement qui fait quoi et comment, etc... J'ai du m'aider d'un bon petit tutoriel pour mieux comprendre le jeu de mon côté. Mine de rien, qu'en 2003 un jeu qui sort un peu de l'ordinaire ne contienne pas de tutoriel, c'est quand même honteux. Un Mario ou un Sonic, t'as pas besoin de tutoriel, t'as 3 touches et ça demande pas BAC +10. Là, faut tout expérimenter soi-même et rager contre la console...

Deck, box,...: Comme pour le deck de cartes dans le jeu classique, vous disposez
ici d'une "box" à dé pour monter des compos, parfaire votre jeu et... Bah essayer
de comprendre comment fonctionne le jeu!

Vous avez déjà pu le constater mais ce jeu est tout simplement moche. Ben oui, je cherche des synonymes comme "pas très agréable à l'oeil" ou "franchement peu appréciable" mais non, le seul mot vraiment adapté, c'est moche. On supporte donc avec peine une sorte de graphisme qui pourrait être le fils inavoué et inavouable issue d'une union fortement alcoolisée entre la 2D et la 3D. Mais le pire, ça reste les scènes (heureusement esquivables) de batailles où les monstres apparaissent en 3D du pauvre pour se lancer leurs attaques. Pourquoi tant de haine?

Mais... Mais... Mais c'est moche!: Que ce soit l'arène, les boules de feu ou 
le dragon noir qui a au moins la décence de présenter des jolies reflets,
dans l'ensemble, c'est quand même pas une réussite!

Là, je vous demande juste 5 minutes de digression, on fait une pause dans l'horreur graphique qu'est ce Yu-Gi-Oh!: Dungeondice Masters et on fait le point. Je dis que c'est moche, mais pour beaucoup, la GBA n'est pas la console où les graphismes sont ce qui brille le plus. On est d'accord. Mais en 2003, un jeu de stratégie sur Game Boy Advance, ça ressemble à ça:

Onimusha Tactics (2003)

Final Fantasy Tactics Advance (2003)

Advance Wars (2002)

Fire Emblem (2004)

Mega Man Battle Network 3 (2003)


En résumé


Yu-Gi-Oh!: Dungeondice Monsters est un spin-off proposant un jeu avec énormément de potentiel à la base, mais qui s'avère aussi décevant que l'animé dans les faits. Très mal expliqué à la base, difficile à prendre en main, graphiquement décevant, trop long, le jeu cumule les défauts et ne propose pas en retour beaucoup pour redorer son blason (pas de dynamisme, pas d'effet wahou, pas d'histoire ou de scénario qui en vale le coup,...). En bref, si je ne doute pas que certains pourront lui trouver de l'intérêt, le joueur lambda que je suis s'en est bien vite désintéressé pour d'autres œuvres bien plus glorieuses de la console. A réserver aux fans de la série (aveugles de préférence).

Le championnat du monde de dé: Si jamais vous vous passionniez pour ce
jeu (chacun fait ce qu'il veut de son temps libre), sachez qu'il s'organise sous
la forme d'un tournoi à élimination directe, ce qui est toujours assez sympa.

Une reprise en cette fin de mois de juin en douceur, avec bientôt un focus sur ChuChu Rocket!, un jeu qu'il y a peu de chances que vous connaissiez mais qui est sacrément bon, et le test de TMNT: Les Tortues Ninjas si j'arrive à me remotiver! Courage, fuyons!

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