Déjà 10 ans que la trilogie de Peter Jackson trouvait son dénouement dans Le Retour du Roi... N'en déplaise aux ronchons, cette trilogie a marqué son époque, et a permis à un genre de plus en plus décrié à ce moment de reprendre du poil de la bête: l'Heroic Fantasy. A cette époque donc, nous étions enseveli par les sorties de produits dérivés sur le Seigneur des Anneaux, et la GameBoy Advance n'y a pas échappé. Le Seigneur des Anneaux: Le Tiers Age sort donc en 2004.
J'ai joué au jeu à l'époque (prêté par un ami) et j'en garde un bon souvenir. C'est un jeu de stratégie vu de dessus au tour par tour, tout ce qu'il y a de finalement plus classique, avec des combats vu de côtés à la Advance Wars. Tout ça dans l'univers du Seigneur des Anneaux, que demande le peuple?
Fiche technique:
Genre : Stratégie
Genre : Stratégie
Éditeur : Electronic Arts
Développeur : Griptonite Games
Année de sortie originale/GBA : 2004
Support : Game Boy Advance, Playstation 2, XBox, GameCube
Je vous laisse deviner l'histoire?
Le film ultime de la trilogie adaptée par Peter Jackson est sorti à la toute fin de l'année 2003, on est donc encore sur le filon de la première trilogie. Et pour ceux qui seraient encore dubitatifs, le Tiers Âge est l'époque de la timeline du Seigneur des Anneaux où se déroule l'histoire de la trilogie. Donc du coup, rien de neuf sous le soleil, Frodon va devoir aller jeter un anneau d'un mariage sûrement pas très catho au fond du Piton de la Fournaise pour délivrer le monde de la domination du Maaaaaal et de Sauron. Euh mais attendez, vous avez dit Frodon? Pour avoir fini le jeu dans la campagne du bien, et bien entamé celle du mal, je n'en ai pas vu trace. Bof, c'est pas un personnage majeur! Si?
Le Gouffre de Helm: Revivez la charge héroïque de Théoden à travers les Uruks...
Le jeu reprend la trame du film, mais en y incorporant à chaque fois votre héros principal (pour le bien Aragorn, Elrond ou Gandalf). Alors bon, on peut justifier beaucoup de choses, mais Aragorn qui vient sauver Théodred aux gués de l'Isen ou Elrond qui défend Osgiliath aux côté de Théoden et Gimli, ça vaut le détour! Et encore, ça ne serait rien si les héros ennemis quie vous tuez ne revenez pas tous les 4 matins et si les troupes ennemies n'étaient pas aussi hétéroclites: Sharkey (Isengard) combat les Rangers de Faramir (Ithilien) avec les Orientaux, soutenus par Gothmog (Mordor). Pendant ce temps à Osgiliath (Gondor), des porte-étendards à la Main Blainche de Saroumane soutiennent les Orques du Mordor. Tout va bien, Tolkien et Peter Jackson se sont trouvés un point commun: le plaisir d'être adapté.
Nouvelle destinée: Sans même parler des personnages qui ne sont pas là où ils
devraient être, la campagne du Mal consiste à gagner toutes les batailles perdues...
En dehors de ces faits, le jeu reste assez fidèle au film en reprenant la trame de la première trilogie des films de Peter Jackson. Vous pourrez donc combattre avec Aragorn, Gandalf, Elrond (les trois héros principaux), Théoden, Eomer, Boromir, Gimli, Eowyn, Legolas et Faramir (les commandants secondaires) pour le camp du Bien, ou choisir de rejoindre les hordes de Sauron et aligner le Roi-Sorcier, Saroumane, la Bouche de Sauron (les trois héros principaux), Grishnakh, Gorbag, Lurtz, Sharku, Ugluk, Grima et Gothmog (les commandants secondaires). Oui, mais comment qu'on joue?
Vaste: Niveau choix, force est de constater que l'on est quand même bien doté.
Un style de jeu très emprunté à un certain Fire Emblem
Dès le début, le jeu s'avère très proche du Fire Emblem de 2004 lui aussi: c'est un jeu de stratégie au tour par tour où l'on active chacune de ses unités l'une après l'autre, avant de passer la main à l'adversaire. Oui, mais au lieu d'une simple activation par unité et par tour, les gars de chez Griptonite Games se sont dit qu'il y avait moyen de faire plus drôle, de poser leur patte sur cet oeuvre. Du coup, le champ de bataille est divisé en 3 sections différentes (gauche, centre, droit), qui reçoivent des points de commandement en fonction des héros présents dessus (généralement entre 1 et 3 points par tour) ou absents (entre 0 et 1 points sur une section sans héros). Ces points, déterminés de manière aléatoire, permettront d'activer le même nombre d'unités. Et c'est là que commence toute la faiblesse du jeu: d'un tour sur l'autre, on ne sait pas de combien de points de commandement on va disposer, et surtout, au contraire de Fire Emblem ou Advance Wars, on joue très peu de coups par tour.
Bide: Ce tour-ci, ma section droite sans héros (avatar apparaissant normalement dans le
cadre à gauche) a obtenu zéro point de commandement. Donc ne fera absolument rien.
Heureusement, le jeu est sympa, et chaque tour, un "événement" se produit. Dans 90% des cas, ce sera un "Déplacement Libre", qui donne un point d'action gratuit n'importe où sur le champ de bataille. Mais ça peut également être "Ralliement" offrant autant de points de commandement que d'unités sur une section ou "Désordre" qui réduit à 0 les points de commandement de la section. Alors si le même tour qu'un "Désordre" vos héros et commandants vous offrent peu de points, vous pouvez regarder l'ennemi rentrer dans vos rangs et vous égorger. Mais si comme moi, ça ne vous amuse pas des masses de perdre sur de l'aléatoire, il est possible de prendre des commandants dotés de points de commandement peu variables: si Boromir offre entre 0 et 4 points, Eomer vous en donne entre 1 et 2, et Faramir entre 1 et 3. Avoir au moins un point/tour est une forme de sécurité intéressante dans ce jeu.
Points de commandement: Avec 4 points de commandement, vous avez de quoi
bien entamer une unité ennemie et en tuer une autre. Vivez l'instant présent, il est
quasi-impossible de savoir combien vous aurez de points le tour prochain...
Point de vue tactique, c'est franchement pas affolant, voir même désolant par moment. Lorsque vous attaquez votre adversaire, la taille du curseur d'attaque est sensé vous dire si vous allez faire beaucoup de dégâts ou pas. C'est d'une imprécision sans nom. Avec un très petit curseur, vous allez faire 1, 2, 3, 4 PV ou pas du tout? Vous ne savez pas avant d'avoir frappé, et là aussi, le résultat est aléatoire, difficile de dégager une constante. On en arrive vite à utiliser de bonne vieilles méthodes éprouvées: plus une unité ennemie se prend d'attaques dans les dents, plus il y a de chances qu'elle décède. Et devinez quoi? ça marche!
Valeur sûre: Quand vos unités dépassent les 9-10 d'attaque, vous pouvez compter
qu'ils feront leur 10 points de dégâts facile (Troll, Berserk Uruk, etc...)
Dans ce genre de jeu, il faut toujours faire attention à la magie et aux attaques de jet. Fire Emblem et Advance Wars vous y aident en vous donnant la zone de menace de chaque adversaire. Ici, nenni, débrouillez vous par vous-même. D'autant que la présence d'unités entre le tireur et la cible n'empêche pas le tir d'avoir lieu. Ce qui fait que très vite, vous n'êtes plus à l'abri de personne sur le champ de bataille, d'autant plus que 75% des unités du jeu ont une arme de tir. D'où la fragilité de vos héros qui 1°) n'ont quasiment pas de possibilité de récupérer des PV perdus en cours de partie et 2°) sont quasiment tout le temps à même de prendre une flèche. La seule solution, c'est de se cacher derrière un décor sachant que les décors sont très souvent mal foutus et que vous n'êtes jamais à l'abri d'un tir avec une ligne de vue de l'espace.
Zone de menace: Dans Fire Emblem, la zone de déplacement de l'unité sélectionnée
apparaît en bleu, sa zone de menace en bleu + rouge. Pratique, voir même essentiel!
Des héros pas très héroïques
Vous rêviez de pourfendre l'adversaire avec vos héros? A quelques exceptions près, n'y comptez pas trop au début: vos héros et commandants ne tapent guère plus fort que vos "troupiers" de base ou ceux de l'ennemi (alors que les héros ennemis ont déjà pas mal de niveau). Et leur mort (qui peut arriver très vite) signifie que votre section bénéficiera de 0 à 1 point de commandement par tour. Oui, ça fait réfléchir! Donc au départ, ce sont surtout vos troupiers qui vont faire le boulot pendant que les héros/commandants seront planqués derrière un rocher en espérant survivre. Avec le système d'achats de compétences et d'équipements entre les missions (petit côté RPG), vos héros vont heureusement gagner en force et en capacités, mais resteront relativement fragiles tout le long de l'aventure.
Aragorn: Dans les premiers temps, Aragorn fait 3 à 5 dégâts à un Uruk, l'Uruk
lui en fait 6-8. Devinez ce qui se passera au bout de 2 Uruks si vous continuez
de combattre "à la loyale" avec vos 20 PV?
De la difficulté du jeu...
Au vu de la méga-dose d'aléatoire dans le jeu (points de commandement, dégâts, événements, etc...) et de certains paramètres (impossibilité de se cacher, décors pourris,...), on serait tenté de penser que le jeu est vraiment pêchu en mode normal. Mais finalement, je n'en ai pas l'impression. En rationalisant les points de commandement avec des héros plutôt charismatiques (Aragorn, Eomer, Faramir), en choisissant un commandant qui peut faire de bonnes alpha-strike (= fait d'être le premier à frapper l'adversaire) tout en se repliant avec son mouvement de cavalerie (Eomer) ou en abusant moi aussi des paramètres de tir (Faramir), je n'ai pas tant peiné que ça. L'IA reste assez faible et pour peu qu'on ait déjà jouer à ce genre de jeu, on capte vite où faire un goulot d'étranglement, où sacrifier des péons et surtout, à qui donner des actions chaque tour.
Meuh non, j'suis laaarge: Si certaines missions semblent vous mettre en difficulté avec
des ennemis partout autour, l'IA vous laissera le temps de sécuriser vos positions.
Cependant, attention. Une fois passé l'aventure une première fois en mode normal, vous passez en mode "Sauron" où lorsque vos commandants meurent, vous ne pouvez plus les rejouer. Et là c'est de suite plus très drôle. Et l'aléatoire, vous le sentez bien passer. De même que les adversaires qui vous tirent dessus de l'autre côté de la map sur votre héros affaibli. Je vais refaire un parallèle avec Fire Emblem (pardon aux familles, tout ça), où finalement "la mort définitive" fait partie du jeu et force le joueur à faire des choix. Quand j'y joue, j'ai l'objectif 0 morts, et je m'y tiens jusqu'à réussir. Dans Le Seigneur des Anneaux: Le Tiers Age, il y a trop d'éléments imprévisibles pour monter un plan viable. Je ne vous parle même pas du mode "terrible" ou "difficile" qui rajoute une dose de difficulté au mode "Sauron", on touche au masochisme.
Ahh Léatoire!: Il faudra peut-être 5 flèches à Legolas pour venir à bout des 5 PV
de ce gobelin. Ou 2. Ou 3. Bah on verra bien, on est pas pressé.
Un autre point qui vous rappellera le système Fire Emblem, c'est l'impossibilité de faire une sauvegarde durant une mission. Et oui, c'est sacrément triste! Et pas non plus de "sauvegarde rapide", vous permettant d'arrêter votre Gameboy pour aller vous changer les idées ou avoir une vie sociale. Non, seul un mode "veille" vous permet d’économiser les piles ou la batterie de l’appareil qui doit rester allumer. Cependant, du fait que peu de coups sont joués par tour (une demi-douzaine en moyenne), les tours s'enchaînent assez vite et les missions ne sont pas trop longues. Le jeu reste cependant suffisamment intéressant et dur pour proposer une bonne durée de vie (plusieurs soirées) et offrir un divertissement certain.
Cours du soir: Avec Dame Eowyn, découvrez comment botter le délicat derrière
d'une troupe d'Uruks avec 4 paysans et 1 soldat, et une main dans le dos.
Et graphiquement, ça donne quoi?
Vous avez pu commencer de vous faire une idée en matant les précédentes photos: c'est pas super beau quand c'est agrandi. A l'écran de la GBA, ça reste honnête. Ce qui pose véritablement soucis, ce sont les champs de bataille d'une taille souvent effarantes pour une action assez concentrée, et difficilement jouables avec le décor qui ne cesse de surprendre. Ah c'était un arbre ça? Donc je peux pas taper l'ennemi? Okay. Tiens, il se colle dans le mur lui? C'est pas un bug? Ah non, c'était juste une arche. Eomer va aller taper l'Uruk, j'ai largement le déplacement pour... Ah ben non, apparemment je peux faire que deux cases sur ce terrain. Bon, je vais me cacher derrière ce mur... Ah ben non, le bâtiment là-bas est plus haut que le mur, du coup j'me prends quand même une flèche. Tristesse. Je vous jure que par moment, c'est surprise sur surprise. La bande son en fond est pas désagréable, très proche de l'oeuvre de Jackson mais également très répétitive. Jouer avec ou sans son s'avère donc très vite secondaire.
Assaut sur Minas Tirith: Il faut reconnaître que certaines scènes rendent bien.
Mon cousin a le même jeu sur Game Cube et...
Et votre cousin n'a pas le même jeu. Jetez un œil à la jaquette ci-dessous. Vous ne voyez pas? Regardez les personnages... Eh oui! De manière très amusante, le jeu GBA n'a rien à voir avec ses incarnations XBOX, Playstation 2 ou GameCube. Celles-ci sont des RPG proches d'un Final Fantasy, racontant l'histoire d'une simili-communauté qui va suivre la Communauté de l'Anneau tout au long de son périple, mais avec quelques jours de retard sur celle-ci. Du coup, on est pas du tout sur le même jeu, c'est un fait assez surprenant pour être mentionné. Les mauvaises langues diront que du coup, le jeu a été développé à l'arrache sur la GBA pour faire un support de plus de vente... Je ne suis pas loin de cette idée-là!
Historique: Ah la Moria! Gandalf affrontant le Balrog avec... Une elfe...
Un soldat du Gondor... Un nain sans armure... 'Vais me recoucher moi...
On en arrive donc à la conclusion...
Le Seigneur des Anneaux: Le Tiers Age n'est pas un mauvais jeu. C'est juste que des licences comme Fire Emblem ou Advance Wars ont déjà proposé mieux ou plus fouillé. Si on met de côté ce fait, on obtient un jeu bien sympathique bien que trop aléatoire et pas assez stratégique, mais nous faisant revivre les combats de la trilogie avec nos héros favoris ou aux côtés des forces du mal, et c'est très prenant. Le jeu est donc à prendre sans se dire qu'il s'agit d'une innovation en la matière, et à déguster sans modération en mode "normal". Si vous souhaitez ensuite poursuivre en mode "Sauron", n'hésitez pas à acheter un martinet et une tenue en latex pour compléter votre attirail.
Intro: La scène d'intro en animation dégueulasse est... A oublier très vite!
Comme prévu, j'ai commencer de jouer à Bilbo le Hobbit, et devrait vous en faire un compte-rendu détaillé dès que j'aurai fini le jeu, avant d'enchaîner sur le Splinter Cell. Une petite surprise devrait vous attendre pour la fin de l'année avec une licence très connue et un jeu digne d'un épisode du Joueur du Grenier...















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