12 novembre 2016

Test n°23 - Fire Emblem & Fire Emblem: Binding Blade





On attaque sur du très lourd pour cette reprise, avec pas moins de deux jeux pour cette fois-ci, les immanquables de cette GBA, Fire Emblem et Fire Emblem: Binding Blade. Un très bon ami à moi m'avait prêté le premier opus il y a une petite quinzaine d'années, et j'avais passé un temps fou dessus. C'était pour moi une version plus aboutie d'Advance Wars dans le sens où les unités étaient pré-déployées, et on laissait l'aspect gestion à la maison. Dans les faits, les deux jeux sont très différents et ne partagent en commun que l'aspect tour par tour. Dès que j'ai pu me l'acheter (presque dix ans plus tard!), j'ai fondu dessus.

Pour ce qui est de l'opus Fire Emblem: Binding Blade, il n'a jamais passé la frontière nippone. Et ça, c'est sacrément la tristesse. Par des moyens que j'expliquerai dans un petit billet à part, j'ai finalement réussi à mettre la main sur ma cartouche américaine. Et comme les deux jeux sont très très proches en terme de contenu, je me propose de vous en parler dans le même article.


Fiche technique (Fire Emblem):
Genre : Stratégie, RPG

Éditeur : Nintendo

Développeur : Intelligent Systems

Année de sortie originale/GBA : 2004
Support : Game Boy Advance

Fiche technique (Fire Emblem: Binding Blade):
Genre : Stratégie, RPG
Éditeur : Nintendo
Développeur : Nintendo
Année de sortie originale/GBA : 2002 (Jamais sorti en France)
Support : Game Boy Advance


Il était une fois...



Fire Emblem (FE 7) et Fire Emblem: Binding Blade (FE 6) sont directement liés. Dans FE 6, on joue les enfants des héros de FE 7, qui vont à leur tour inscrire leurs noms dans l'histoire de leur royaume. Ainsi, dans Fire Emblem, on suit Lynn, Elywood et Hector, 3 seigneurs qui vont affirmer leur place au sein de la noblesse, et combattre une menace occulte qui souhaite faire revivre les Dragons, les monstres de légendes cracheurs de feu que l'on connaît bien.  Fire Emblem: Binding Blade, bien que sorti avant l'épisode précédent, se déroule 20 ans après, avec Roy (fils d'Elywood), Lilina (fille d'Hector), et quelques autres qui affrontent le roi Zephiel qui a décidé de raser l'humanité de la carte du monde.

A la japonaise: les personnages sont très stéréotypés, les méchants sont

moches et mauvais, là où les gentils ont la classe et le cœur sur la main.


Malgré des scénarios que l'on pourrait taxer de très simplistes, et de rentrer dans le classique de l'heroic fantasy, les deux opus de Fire Emblem parviennent à nous garder dans l'histoire, grâce à des personnages attachants et quelques twists (retournements de situation) toujours bienvenus. De ma fenêtre, je trouve ça très teinté de culture nippone avec du sacrifice, du courage, de l'honneur, de l'épique, etc... A noter que si l'histoire en elle-même est peut-être assez transparente, il est important de bien comprendre les liens entre chaque personnages, ce qui va souvent permettre de débaucher des personnages de chez l'adversaire durant le jeu! Bref, c'est plutôt pas mal, ça tient la route, mais ce qui fait la véritable force du jeu, on ne va pas se le cacher, c'est son gameplay.



Chacun son chemin: L'histoire principale est parcourue de plus petites

intrigues qui s'entremêlent pour faire le sel de l'histoire des Fire Emblem
(fratrie qui se retrouve, couple séparé, frères d'armes abandonnés, etc...).



Un Tactical RPG exemplaire



Les deux Fire Emblem sur GBA sont des Tactical RPG: vous contrôlez des personnages que vous faites avancer sur une carte vue du dessus, de cases en cases, afin d'annihiler toute présence adverse sur ladite carte. Le concept est simple à priori, mais dès que les choses se mettent en place dans le jeu, l'aspect tactique le complique et lui donne tout son sel. Ainsi, la hache touche plus difficilement un adverse équipé d'une épée, l'épée peine face à la lance qui elle-même est déviée par la hache. Il en va de même pour les domaines de magies. En sachant qu'il existe des armes qui renversent ce que l'on appelle le "triangle des armes". Vous avez aussi des armes très fortes contres certaines classes (les arcs font des dégâts énormes aux dragons, les hallebardes défoncent les cavaliers, etc...) ou qui déclenchent des effets bonus (poison par exemple). Et ça, ce n'est que l'impact des armes!

Présence sur le terrain: les cases bleues représentent là où votre personnage

peut se déplacer, les rouges sa portée d'attaque maximale. Ce sera très
utile pour analyser votre portée de menace... Ou celle de l'adversaire!

Maintenant il faut prendre en compte le terrain (bonus des forêts, des forts, etc...), le mouvement de chacun (isolement d'un adversaire trop rapide ou trop lent), la polyvalence (certaines classes ont accès à l'ensemble du triangle des armes, ce qui en fait de véritables monstres sur pattes), les chances de critique de chacun des participants au combat (dégâts multipliés par 3, ça one-shot bien souvent n'importe quel personnage du jeu), etc...Comment est-ce que tout ça se traduit sur le terrain? Et bien lorsqu'une de vos unités s'en prend à une autre, l'ordinateur calcule vos chances de toucher (en pourcentages), votre nombre de dégâts (retirés des PV adverse), et vos chances de déclencher un critique (en pourcentages). Le combat se résout alors dans une petite scénette animée pleine de charmes, encore aujourd'hui. Et ainsi de suite.


Protection du terrain: les combats en forêts sont assez durs et

peuvent durer puisque l'esquive du défenseur est augmentée. Ici
le bandit n'a que 26% de chance de toucher le cavalier...

Les missions se suivent et se ressemblent: vous devez traverser la carte, abattre le boss, puis prendre son château/trône. Ce qui fait la force du titre, c'est que chaque mission est scénarisée pour ne pas ressembler à la précédente: renforts qui arrivent de votre côté ou de celui de l'adversaire, déploiement en dernier carré, brouillard de guerre, désert, personnage à sauver, etc... On ne cesse d'être surpris. Et comme indiqué lors du paragraphe sur l'histoire, lors de chaque mission pour Fire Emblem: Binding Blade et de plusieurs missions pour Fire Emblem, on doit réussir à débaucher des personnages d'en face pour les faire rejoindre nos rangs. On peut donc commencer un mission à 10 et la finir à 15. Et en lien avec la difficulté du jeu, vous pouvez totalement choisir de la finir à 8: chaque perte de personnage est définitive, mais tant que ce n'est pas votre seigneur, vous pouvez continuer l'histoire. Pour beaucoup de gens (comme moi), l'objectif est donc d'arriver à la fin avec 0 morts. D'autant que si vous perdez votre pièce maîtresse comme vos Paladins, vos Généraux ou autres, vous risquez également de peiner à finir le jeu.


Dimension épique: Même si tout pourrait se résumer à des pourcentages

et du placement, le jeu sait donner un goût particulier à un dernier carré
ou à la défense d'une civile. C'est vraiment plaisant!

Qu'en est-il de l'aspect RPG du titre? Et bien vous vous devrez tout au long du jeu d'équiper et de faire évoluer vos personnages et leurs caractéristiques via un système d'XP. Que ce soit au combat, ou via des objets, vous avez la possibilité de customiser et upgrader (faire monter de niveau) vos personnages pour constituer l'équipe de votre choix. Et d'un joueur à un autre, on trouvera donc des équipes différentes, voir même des personnages avec des orientations différentes. Pour ma part, je suis un grand fan des unités rapides et des mages, mais d'autres s'appuient sur des unités lourdes qui encaissent fort et des myriades d'archers par exemple. A la manière d'un RPG classique, vous allez faire de vos héros ce que vous souhaitez, et faire l'équipe qui vous convient.


Fiche de personnage: On retrouve les grandes lignes du RPG avec le

profil des personnages qui va évoluer au fil des missions.


Point important: vous suivez une histoire du début à la fin, dans Fire Emblem à travers une quarantaine de chapitres et dans Fire Emblem: Binding Blade une trentaine. Il n'y a pas de ralentissement dans l'histoire, de moment pour entraîner vos guerriers nouvellement acquis, comme diraient les habitués de RPG pour "PXer" (augmenter l'expérience -XP- de ses soldats en dehors de l'histoire principale). Donc si vous souhaitez augmenter le niveau de votre Voleur nouvellement acquis, c'est dès son obtention qu'il faut vous y mettre!


Cavalier Pégase: Certaines classes sont tellement en carton pâte qu'il

vous faudra bien du courage pour leur faire gagner de l'expérience...


Enfin, la multitude de personnages et de classes disponibles permet au jeu une rejouabilité impressionnante. Vous avez fait une première partie en vous appuyant sur une quinzaine des quarante quatre personnages disponibles dans Fire Emblem, ou des cinquante quatre personnages disponibles dans Fire Emblem: Binding Blade? Vous pouvez encore refaire deux ou trois parties pour jouer d'autres personnages, monter des équipes différentes, etc... D'autant que si chaque classe a ses caractéristiques de bases propres, chaque personnage a des caractéristiques spéciales: vous pouvez avoir trois Paladins de niveau 5 comme Zealot, Marcus et Percival dans Fire Emblem: Binding Blade, chacun aura ses forces et faiblesses différentes.


Coup critique: Les critiques sont toujours superbement animés, et ce
quel que soit le personnage qui le déclenche. Un plaisir pour les yeux.


Une difficulté omniprésente



Lié au gameplay du jeu, la difficulté est ce qui différencie le plus les deux Fire Emblem que nous évoquons aujourd'hui. Pour rappel, dans cette saga, il est impossible de sauvegarder durant un chapitre et tout personnage qui meurt durant un chapitre disparaît définitivement. Comme évoqué plus haut, un chapitre peut facilement prendre une demi-heure, souvent pour se retrouver face au boss, et que ça parte en live à ce moment-là: critique à 4% qui passe pour lui vous one-shotant un personnage, un sort qui endort votre soigneur à 15% de chance de réussite qui fait s'effondrer votre flanc, votre personnage attaquant le boss qui ne touche pas, etc... Et je ne parle pas des missions à brouillard de guerre qui ressemblent à du Die & Retry: je me place ici, un Chevalier Dragon sort du brouillard et me poutre mon soutien, je recommence, je me place là, un Nomade arrive à cheval et me descend mon Chevalier Dragon, je recommence, etc... Vous recommencez, vous recommencez et vous recommencez.


Agonie littéraire: Avant de passer l'arme à gauche, le personnage tué lâche
sa dernière parole, souvent un regret, ce qui renforce la tragédie du fait qu'il
est vraiment mort. C'est selon moi ce qui fait tout le sel de ce jeu...


Je tiens à vous rassurer, cet aspect là est très peu présent dans le premier Fire Emblem. Je le trouve très accessible, assez permissif et l'IA n'est pas suffisamment agressive pour vous rendre malade. Au contraire, pour l'opus Binding Blade sur lequel je suis encore, il faut s'accrocher. Outre les missions dans le brouillard de guerre qui sont assez dures, vous devez parfois faire votre équipe en fonction de la mission plus qu'en fonction de vos préférences. Par exemple, j'aime jouer un flanc rapide (cavaliers, nomade, dragon) pour enfoncer rapidement un flanc et prendre l'adversaire en tenaille. Le chapitre 14 se passe dans le désert et ce sont les troupes peu amurées à pied qui s'en sortent le mieux. Personnages que je n'avais pas forcément monté en niveau jusqu'alors... Chaque mission est un nouveau défi mais si on passait à travers le jeu trop facilement, aurait il le même intérêt? 


La qualité sur la quantité: Dès le début du jeu et sur

toute sa durée, vous serez en infériorité numérique.




Des graphismes et une bande son qui vieillissent très bien



Le jeu est intégralement en 2D, et ça passe très très bien. Voir même, ça ne vieillit pas, tout comme le Dragon Ball Advanced Adventure dont je vous parlais plus tôt dans l'année. Comme vous avez pu le voir sur les précédentes images, le jeu est propre, soigné, que demander de plus? Pour la musique, on est sur la même qualité, même si je trouve que le style de jeu se prête bien aux musiques d'ambiance, ce qui fait que les thèmes ne vont pas vous rester, être aussi percutants que du Hans Zimmer. Je les qualifierai de "bonne musique d'ambiance" pour une soirée au salon ou un trajet pépère en voiture. Je vous recommande notamment For The Commanders, une très belle musique.


Intemporel: Très manga finalement, les graphismes ont très bien vieilli

finalement, notamment quand on compare à la 3D dégueu de la DS.



Deux jeux, deux très bons jeux.



Pendant toute la durée de ce test, j'ai parlé de "ce jeu" et non de deux jeux, car l'un est l'héritage direct de l'autre. Il n'y a pas de véritable différence marquante entre les deux, dont le gameplay est à 98% le même. Pour moi, la différence se situe dans la difficulté, qui m'a semblé plus importante dans l'épisode Binding Blade (FE 6) que dans le premier Fire Emblem (FE 7). Ce sont deux très bons jeux, qui poussent assez loin l'aspect tactique et demandent une attention de tout moment. Se plonger dans le monde de Fire Emblem est un véritable plaisir, et de par sa multitude de personnages, c'est un univers à forte capacité de rejouabilité. Pour moi l'un des meilleurs titres accessible sur la GBA, qui se paie le luxe d'avoir très bien vieilli.


Pas à dire...: Le jeu a de la gueule. C'est beau, c'est bien animé, ça

se prend bien en main, etc... C'est vraiment une réussite!


J'ai conscience d'avoir accumulé beaucoup de retards sur certains tests. Du coup, plutôt que de vous promettre quelque chose qui va mettre très longtemps à arriver, je vais vous annoncer que je bosse en ce moment sur le test de TMNT, sur Fightbox, et probablement bientôt sur l'excellentissime X-Men: Reign of Apocalypse. See you soon!

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