11 avril 2015

Test n°17 - Star Wars: Flight of the Falcon


Parfois, vous avez envie de donner sa chance à un titre détesté de tous. Parfois, vous vous dites que vous allez découvrir une perle là où tout les autres joueurs n'ont vu que la crasse sur la coquille. Et parfois, vous vous trompez et les autres avaient quand même clairement raison.
Lucas a bien profité de la sortie de sa prélogie de 1999 à 2005 pour assaillir la Game Boy Advance de ses produits dérivés. Pas moins de 8 jeux issus de la franchise Star Wars sont sortis sur la console durant sa courte vie, dont Star Wars: The New Droid Army que j'avais déjà autopsié ici bas (jetez un œil au sommaire si vous l'avez loupé!)!. Parmi ceux-ci, on trouve également l'alléchant Star Wars: Flight of the Falcon, un shoot'em up vous mettant aux commandes d'un X-Wing, du Faucon Millenium (VF oblige!) et de bien d'autres engins tirés de l'univers de la première trilogie.


Fiche technique:
Genre : Shoot Them Up
Éditeur : Magic Pockets
Développeur : THQ
Année de sortie originale/GBA : 2004
Support : Game Boy Advance


Chronique d'une agonie visuelle


Lundi, 1 ou 2h du matin. Ne trouvant pas le sommeil, je décide de me détendre en mettant la main sur un jeu dédié à ce genre: beat'em all ou shoot'em up. Star Wars: Flight of the Falcon attire mon attention parmi les jeux étendus devant moi. Haussement d'épaules, j'insère la cartouche dans une Game Boy SP et lance le jeu. Tout se passe bien au début, les cinématiques sont un peu dégueu, mais ça reste la GBA, et l'histoire est pas trop mal amenée même si tout est prétexte à combattre sans forcément suivre le scénario du film. Et c'est parti: mission 1, on dirige le Faucon qui doit péter du chasseur Tie, ce que j'arriverai à réaliser au bout du deuxième essai malgré la prise en main pourrie du jeu. J'arrive à la mission 2 et là, le cauchemar commence...

Mais... Mais...: C'est moi ou on voit que dalle?!

Nouvelle mission, rejoindre le spatioport de Mos Esley en temps limité dans un speeder sous le feu des Stormtroopers. Et là, c'est le drame. La mission est dure, ce qui n'est pas vraiment un soucis comme je le développe un peu plus loin. Le problème c'est qu'être au taquet sur un écran si petit sur des graphiques si moche à une vitesse si élevée, c'est juste impensable. Et pour le coup, si vous ne me croyez pas, je vous laisse tester par vous même: la vidéo suivante a été tournée par jeuxvideo.com (merci à eux, copyright, tout ça tout ça,...) sans utiliser le boost de vitesse nécessaire pour remplir la mission. Prenez votre manette de console préférée, ne mettez surtout pas la vidéo en plein écran et essayez de "jouer" en même temps que le type de la vidéo. C'est juste insoutenable, entre le clipping (apparition peu à peu du décor), les pixels marrons et sables vomis par l'écran, et la maniabilité du paquebot-speeder, vos yeux vont pleurer du sang.

Vidéo test: Des gens ont perdus la vue pour que cette vidéo soit un jour
accessible à tous. Ne les remerciez pas.

Cerise sur le gâteau, on est sur un des problèmes principaux des débuts de la 3D: les concepteurs sont persuadés qu'on va être tellement émerveillé de voir de la 3D qu'ils se sont pas cassés le derrière à produire un décor trop différent. Les niveaux vous donnent d'ailleurs cette impression de longueur exagérée pour cette raison: il doit y avoir maxi 6 décors différents sur la course de Mos Esley qui dure 2 minutes 30, les niveaux dans l'espace sont juste magiques (fond noir moucheté de points blancs pendant 2 à 4 minutes),... Et ça, sur un jeu qui se veut un peu difficile, et donc que l'on va recommencer quelques fois, bah c'est quand même terriblement handicapant.

Monotonie: Des étoiles, une planète, des étoiles, une planète, des étoiles,
une planète,... Oh un Destroyer! Une planète, des étoiles,...


Si je commence directement par vous parler du rendu du jeu au lieu d'un classique scénario/gameplay/aspect, c'est que c'est la partie qui saute aux yeux en jouant. C'est moche en premier lieu, mais bon, les goûts et les couleurs, passons. Le problème vient du fait qu'en plus, c'est vraiment inconfortable de se focaliser dessus de manière durable, alors ajoutez ça à un petit écran... J'ai fini ce test sur mon Game Boy Player pour m'éviter une perte de 9/10 sur chaque oeil. Et mine de rien, ça joue beaucoup sur l'ensemble du titre, d'autant que de manière générale, les missions sont plutôt longues (combo nécessité de rester concentrer sur de longues missions + jeu qui fait mal aux yeux? Check!).
 
Ah la tranché de la première étoile noire!: Trop long, trop moche, trop dur.


Appuyez sur le bouton A



Star Wars: Flight of the Falcon se prend en main très vite (ça se résume à bouger avec la croix directionelle et tambouriner le bouton A), mais avec cette espèce de 3D du pauvre qu'utilise le jeu, on ne sait jamais où se situent les objets dans l'espace. Du coup la hitbox (= zone à l'écran touchée par un tir et provoquant des dégâts) de votre vaisseau ou de celui de vos adversaires est complétement confuse. Autre chose qui peut déconcerter, c'est la vitesse des tirs, qui sont souvent saccadés et un peu lent. Il n'est pas rare de voir l'agile et gracieux Faucon slalomer entre deux tirs de chasseurs Tie. 

Un grand niveau de gameplay: Garder les boutons "accélérer" et "tirer"
enfoncés et attendre la fin du niveau en évitant les immeubles.

Le pire restant le décor, à travers lequel il n'est pas rare de passer. Speciale dédicasse au niveau dans un canyon avec le Faucon où j'aurai du mourir écrasé comme une daube 2 ou 3 fois mais où mon vaisseau s'est dématérialisé à travers la roche. Ou celui que vous avez pu voir en vidéo un peu plus haut dans les rues de Mos Esley, où passer entre 2 coins de maisons vous terrifie sur vos 2 premiers essais avant de comprendre qu'en fait, vous êtes laaaaaaaaaarge.

Millenium Ghost: Et hop à travers l'astéroïde! Easy baby!


Parlons de la difficulté du titre


Je n'ai rien contre la difficulté arcade. De manière générale, je suis même plutôt pour sur les consoles portables/de salon, parce qu'elles nous poussent à nous dépasser et à donner le meilleur de nous-même à force d'entraînement. Pour exemple, je sors d'une grosse période Rogue Legacy (PC/2013) où on se fait latter par le plus petite truc du château au début avant de devenir à la force du poignet, un véritable monstre. Le soucis, c'est qu'à force de subir un jeu moche, qui ne présente pas de grands intérêts en termes de décor, de gameplay ou même de suspense du scénario [grosse parenthèse là-dessus: on est sur un jeu à licence qui s'assume complètement, briefing à deux balles au début de la mission, pas de débrief' à la fin, pas d'histoire entre chaque mission, on est vraiment sur le minimum syndical], on a pas envie de développer ses talents sur ce jeu. Il y en a sûrement qui l'ont fait, mais à part en hôpital psychiatrique je vois pas où peuvent être ces mecs aujourd'hui!

Soyons honnêtes: Le jeu vous donne l'équivalent de 10 vies pour réussir 
4 ou 5 missions, ce qui est honnête pour un jeu qui semble 
assez largement promouvoir la difficulté.


Une consolation, le scénario intact des fi... Ah non, j'ai rien dit!


Vous vous souvenez de la course folle de Luke Skywalker en speeder sur Tatooine, esquivant les tirs de Stormtroopers pour atteindre l'astroport à temps? Ou encore Han Solo aux commandes du Faucon Millenium tentant d’abattre Boba Fett entre les tours de Bespin? Si oui, alors allez consulter très vite, vous avez de GROS problèmes. Non mais vraiment hein. Autant certains passages sont pas trop mal respectés (Luke Skywalker se fait quand même 4 ou 5 Destroyers Stellaires avant de casser l'Etoile Noire, pour pas faire petit bras et pour les besoins du jeu, mais ça, ça passe), autant des moments, on sent que la trilogie manquait de batailles spatiales pour sustenter le jeu et on nous en sort vraiment de nulle part.

Quelques bons moments: Faut pas cracher non plus dans la soupe, par
moments, on revit de bons instants de la trilogie originale.


Dicton du jour: Quand c'est pourri, y a toujours du rab'


La fin de Star Wars: Flight of the Falcon devrait ressembler à un petit speech des créateurs félicitant le joueur pour sa patience et ses compétences, et avouant d'avoir pour fantasme les enfants rendus aveugles à gros coups de pixels dégueulasses. Mais la vie est mal faite. Du coup, au lieu de ça, on débloque un niveau bonus qui se joue en shoot'em up classique: 2D, vue de côté. Eh mais c'est cool, le jeu original aurait du ressembler à... Ah mais en fait non, ça reste nul et chiantissime. Vous êtes dans l'espace, avec 0 décors (pas même une planète pour le lol hein, non non, juste un fond noir avec des traits bleus devant) et les adversaires vous arrivent dessus. C'est du Space Invader Remix HD, mais version redéveloppée par une team de roumains...

Level design pourri: Regardez moi ça! Un trait vert = un tir ennemi, un trait
rouge = un tir ami, un trait bleu = une étoile. NON MAIS SÉRIEUX?


La conclusion! La conclusion! La conclusion!


A la surprise générale, je ne vous conseille pas Star Wars: Flight of the Falcon, non pas parce qu'il est mauvais (le gameplay est honnête, le scénario se tient,...) mais parce qu'il est chiant. On s'ennuie devant des niveaux monotones qui les font paraître plus longs qu'ils ne le sont, on se fait mal aux yeux en regardant des graphismes vomitifs, et c'est d'autant plus frustrant que la difficulté du jeu, au lieu de nous pousser à nous améliorer, ne nous donne pas envie de se retaper 10 fois le même niveau moche à pleurer. La Game Boy Advance a fourni des shoot'em up bien plus intéressants et fournis que cette version vendue sous le nom d'une grosse licence pour dégager du blé.

A nous deux, Etoile Noire!: Le jeu a au moins pour intérêt de vus faire revivre
certains moments forts de la trilogie. Pour vous les faire détester.

C'est la folie dans le stade, 3 articles en 1 semaine, j'avais jamais fait autant! Pour la suite, en vrac devraient arriver Splinter Cell: Pandora Tomorrow, Yu-Gi-Oh! Dungeondice Monsters, TMNT et peut-être même 1 ou 2 jeux entre. Bref, comme d'hab', ce sera un peu folklo!

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